L'Airbus militaire est en panne. Une nouvelle fois, le programme européen A400M a raté un rendez-vous important, celui du salon de Farnborough. De report en retard, cet avion devient l'Arlésienne de l'aéronautique. La responsabilité en revient à l'Allemagne, principal client qui hésite à financer cet avion. Pour Berlin, la facture est lourde : il s'agit d'acheter 73 appareils à plus de 90 millions d'euros pièce !
Programme. L'Airbus militaire avait pourtant été lancé en fanfare le 18 décembre 2001, faute d'avoir pu l'être lors du Salon du Bourget six mois plus tôt. A 18 milliards d'euros, c'est le plus important programme de coopération industrielle dans le domaine de l'armement. L'A400M est un appareil de transport conçu pour faire la guerre : largages de parachutistes, atterrissages d'assaut sur des terrains sommaires, vols tactiques à basse altitude pour les opérations spéciales, capacités d'échapper à des tirs de missiles, etc. L'avion devrait pouvoir embarquer jusqu'à 37 tonnes de fret ou 120 soldats. Sa vitesse (jusqu'à 780 km/h) sera supérieure d'environ 30 % à celle des Transall ou Hercules d'aujourd'hui.
Selon le contrat signé à Bruxelles en décembre, 196 appareils doivent être commandés par huit pays : Allemagne (73), France (50), Espagne (27), Royaume-Uni (25), Turquie (10), Belgique (7), Portugal (3) et Luxembourg (1). A la Délégation générale pour l'armement, on estime à une cinquantaine le nombre d'avions exportables rapidement.
Sa panne est celle de l'Europe de l