«Il n'y pas longtemps, on regardait les salariés de France Télécom ou de Vivendi Universal qui voyaient leurs fonds d'épargne dégringoler. Aujourd'hui, c'est notre tour et c'est moins drôle.» C'est un salarié d'une grande banque française qui parle. Comme beaucoup de ses collègues des banques et assureurs français qui ont placé leur argent en actions de leur entreprise, il commence à s'inquiéter. Car, après avoir longtemps résisté, les établissements financiers sont touchés par la baisse de la Bourse.
Couleur. Depuis le 1er janvier, BNP Paribas perd 22 %, la Société générale 28 %. Les investisseurs se sont finalement rendus compte que lorsque des entreprises comme WorldCom font faillite, il y a, derrière, des établissements qui leur ont prêté de l'argent. Et qui n'en verront jamais la couleur. Les banques comptent leurs pertes, d'autant que comme les compagnies d'assurances, elles placent une bonne partie de leurs réserves en actions ou en obligations.
Hier matin, le Crédit agricole a donné le ton. La banque verte a expliqué qu'elle aura «du mal à atteindre son objectif de croissance de 5 % de son résultat net si les marchés restent comme ils sont». Résultat : le cours s'est effondré, chutant de 12,9 %, avant de se reprendre pour terminer sur une baisse de 4,6 %. Mais c'est Axa qui cause le plus de soucis à la communauté financière. L'assureur français a perdu 11,45 %, après avoir chuté en séance de plus de 21 %. Le titre est ainsi passé pour la première fois depuis 1995 au-de