Ils harcèlent leurs amis qui partent en vacances : «Tu n'oublies pas, pour mes euros italiens...» Ils implorent leurs commerçants : «Toujours pas de pièces finlandaises ?» S'ils examinent la monnaie qu'on leur rend, ce n'est pas pour vérifier le compte, mais les «faces nationales». Ces numismates en herbe, en quête d'euros étrangers, sont même capables de s'enthousiasmer devant des pièces de 1 ou 2 centimes, jugées par d'autres inutiles et encombrantes. Et pour cause, comme l'explique un collectionneur : «Les 1 et 2 euros, c'est les plus faciles à avoir, les plus dures, c'est les petites.»
La plupart ont commencé par mettre les pièces de côté, puis se sont pris au jeu. Ils constituent leurs collections prise après prise. Mais, à côté de ces néophytes, les collectionneurs plus chevronnés n'hésitent pas à y mettre les moyens. Dans les échoppes spécialisées, on trouve les euros vendus par séries complètes. Rue Vivienne, à Paris, où se concentrent plusieurs boutiques de numismatique, les huit pièces allemandes ou portugaises se monnayent de 11 à 15 euros, jusqu'à quatre fois leur valeur faciale qui se monte à 3,88 euros. Il faut compter jusqu'à 30 euros pour les séries finlandaises ou grecques. Sans parler des «micro-Etats» Monaco, Saint-Marin, le Vatican pour lesquels les prix s'envolent.
Nicole, 53 ans, a commencé par curiosité. Voulant découvrir les pièces des autres pays, elle est allée chercher au début de l'année le poster proposé par la Banque de France dans la succursa