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Libération

Les premieres vacances de M. Euro

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La valse des pièces s'accélère entre les pays européens.
publié le 27 juillet 2002 à 0h31

Les euros aussi partent en vacances. Une bonne part des 35,4 milliards de pièces en circulation dans l'Euroland profitent des migrations estivales pour jouer à saute-frontières. Certains euros allemands frappés de l'aigle bronzent sur la Costa Brava, des pièces françaises avec la Semeuse s'aèrent à Patmos, suivant leur propriétaire du moment. Une fois dépensées, elles resteront sur place, accentuant un phénomène amorcé le 1er janvier : le brassage, qui fait cohabiter, de plus en plus, harpe irlandaise, Marianne et autres symboles nationaux dans les porte-monnaie européens.

Ce mélange était prévisible depuis avril 1996, date à laquelle les ministres des Finances réunis à Vérone ont décidé que les euros auraient une face nationale laissée à l'imagination des Etats. Résultat : 120 pièces différentes en circulation. Avec des forces en présence très différentes : le plus gros bataillon vient d'Allemagne, avec 9,2 milliards de pièces, tandis que le Luxembourg n'en a frappé que 108 millions. Des grandes séries auxquelles s'ajoutent quelques exotiques piécettes venues de Saint Marin, du Vatican ou de Monaco. Une combinaison de variété et de rareté qui affole déjà les collectionneurs (lire ci-contre).

Toutes ont commencé leur parcours dans leur pays d'origine. Ou presque, puisque la France, en rade de 50 centimes, a distribué 100 millions de Cervantès dès le début de l'année. Depuis, ces immigrées précoces ont suivi l'exemple de leurs copines, selon les flux commerciaux, les transhuman