Madrid, de notre correspondant.
Voilà qui pourrait donner des idées aux grands opérateurs européens englués dans les incertitudes du téléphone du futur, capable de diffuser de la vidéo et de se brancher sur le Net. Telefonica, le géant espagnol des télécommunications, a renoncé de façon spectaculaire à l'ensemble de ses activités liées à la téléphonie mobile de troisième génération (UMTS). Ce tournant brutal annoncé jeudi par le président du groupe, Cesar Alierta, suppose l'abandon d'investissements particulièrement onéreux déjà engagés.
Sacrifice. Après avoir, comme les autres opérateurs, versé dans un enthousiasme sans borne, Telefonica fait machine arrière et, pour y parvenir, consent de très lourds sacrifices financiers. Il a provisionné 4,8 milliards d'euros et gelé l'intégralité de ses investissements en ce qui concerne les licences UMTS déjà acquises en Suisse, en Allemagne, en Autriche et en Italie. Aux yeux de Cesar Alierta, l'aventure de la téléphonie de troisième génération ne mènera nulle part, donc autant se retirer dès que possible, quitte à perdre des sommes faramineuses.
Le renoncement de Telefonica permet au groupe espagnol d'y voir plus clair dans ses comptes et de redéfinir ses priorités. A l'issue du premier semestre 2002, le principal opérateur espagnol devrait ainsi annoncer des pertes de 5,5 millions d'euros, essentiellement dues à ce qu'il appelle le «naufrage» de l'UMTS. Mais, d'après les analystes, Telefonica évite ainsi des pertes ultérieures estimées