Cela commence à ressembler à une série noire : après Jean-Marie Messier, le patron de Vivendi Universal, après le fringant Ron Sommer, patron de Deutsche Telekom, voici le tour de Thomas Middelhoff, président du directoire de Bertelsmann. Par un bref communiqué, le groupe de communication allemand annonçait hier soir son départ, en raison de divergences avec le conseil de surveillance. Les trois hommes avaient en commun une même ambition : changer en profondeur l'entreprise dont ils avaient pris les commandes. Ron Sommer voulait faire de l'opérateur allemand un géant européen. Jean-Marie Messier avait voulu transformer un groupe spécialisé dans les services aux collectivités en une multinationale de la communication. Comme ce dernier, Thomas Middelhoff a une famille nombreuse (cinq enfants) et une vision du secteur de la communication où l'Internet serait amené un rôle essentiel. Middelhoff, lui, avait surtout deux idées en tête : prendre le virage de l'Internet et propulser Bertelsmann dans une nouvelle ère en l'introduisant en Bourse.
Son départ de la société bouleverse les habitudes de ce groupe centenaire, où on a coutume de passer les rênes à son successeur vers l'âge de 60 ans. «A 60 ans, on est certainement plus intelligent, mais on n'a plus la force physique de se battre pour gagner des marchés», disait Reinhard Mohn, héritier de la famille Bertelsmann par son grand-père, connu comme le «patriarche du groupe», juste avant que Thomas Middelhoff illustre son propos en d