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Libération

Legrand se branche sur une nouvelle prise

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Schneider cède l'équipementier électrique à Wendel.
publié le 29 juillet 2002 à 0h31

C'est finalement une histoire assez stupide. La famille Schneider veut s'agrandir. Elle rachète l'appartement du voisin, les Legrand. On a percé une cloison et on s'apprête à refaire les pièces. Mais le gestionnaire de l'immeuble agite le règlement et s'oppose au rachat : un seul occupant ne peut pas posséder une telle surface. Résultat : la famille Schneider se retrouve avec un appartement sur les bras qu'elle n'a pas le droit de posséder ! Il ne suffit pas de remballer les outils et de reboucher la cloison, il faut chercher un nouvel acquéreur.

Similitudes. Les entreprises s'achètent et se revendent parfois comme des appartements. Hier, le groupe français Schneider Electric a annoncé la cession de Legrand au consortium Wendel, réunissant Wendel Investissement (ex-CGIP, le holding financier d'Ernest-Antoine Seillière) et la société d'investissement américaine Kohlberg Kravis Roberts (KKR), pour 3,63 milliards d'euros. Conséquence du veto opposé par la Commission européenne, en octobre 2001, à la fusion entre Schneider et Legrand, les deux champions français du matériel électrique.

Tout avait pourtant bien commencé. En janvier 2001, Schneider (74 000 salariés) et Legrand (20 000 salariés) annoncent leur union. Ils entendent ainsi détrôner les géants mondiaux du secteur : le groupe helvético-suédois ABB, l'allemand Siemens ou l'américain General Electric. Pressés et sûrs de leur affaire, ils n'attendent pas l'aval des autorités européennes. Schneider mène à bien son OPE (offre