Voilà une dizaine d'années que les entreprises françaises se sont lancées dans l'offre de services aux salariés. Un système venu des Etats-Unis, mais qui, en traversant l'Atlantique, a changé de philosophie. Dans la tête des Américains, il s'agit de «libérer le salarié des contraintes de la vie quotidienne», afin d'être plus disponible pour l'entreprise. Une manière aussi de fidéliser le personnel, d'attirer et de retenir des candidats dans un marché du travail concurrentiel.
Chômage. En France, c'est avant tout affaire d'insertion. Quand, au début des années 90, les premières entreprises ont l'idée de se lancer dans le service aux salariés, le chômage sévit fortement. Les projets se montent sur le principe suivant : «Gagner du temps pour vous, c'est de l'emploi pour eux.» Les employés «du dedans» offrent du travail à ceux «du dehors». Lavage de voiture, repassage, couture, épicerie : les emplois sont créés sur place, ou bien les sociétés font appel à des prestataires extérieurs, des entreprises d'insertion qui emploient des personnes en difficulté.
En 1997, une soixantaine d'entreprises sont converties à ces formules de «partage du hors-travail», selon l'Institut du mécénat solidaire. Cinq ans plus tard, en 2001, elles seraient le double, d'après le Comité d'information et de mobilisation pour l'emploi. La majorité propose un service de repassage, formule la plus simple à mettre en place. D'autres poussent plus loin l'expérience avec prise en charge des courses, renouvellemen