«Lorsque les conditions de marché le permettront»... Bien malin celui qui pourrait, à partir de cette «précision» apportée à la fin du communiqué de Bercy annonçant la privatisation d'Air France, en déduire le moment propice. Mais le ministre de l'Economie a manifestement quelques idées sur la question. En prélude à l'annonce, il a affirmé hier, lors de la présentation du collectif budgétaire 2002 au Sénat, qu'il croyait «à un redressement à venir des marchés boursiers, particulièrement en Europe». Le ministre estime en effet que «les Bourses européennes et françaises en particulier apparaissent sous-évaluées au regard des perspectives de profit et des taux d'intérêt».
Selon lui, les tensions sur les marchés boursiers «trouvent leur origine en premier lieu dans les fragilités de l'économie américaine». «Le repli des valeurs européennes reflète le contrecoup des difficultés américaines et les comportements "moutonniers" des marchés. Les bas niveaux récemment atteints ne reflètent pas la réalité économique en Europe», a-t-il ajouté.
Reconnaissant tout de même que le contexte financier est «encore volatil», le ministre s'est dit «convaincu que sa traduction en termes d'activité économique devrait être tout à fait limitée dans notre pays».
Ainsi, tout se présenterait au mieux pour lancer la privatisation d'Air France. Il suffirait que les marchés suivent les prévisions optimistes du ministre. Mais quand ? Le ministre ne se risque pas : «Faire une prévision sur le calendrier d'un te