Pékin, de notre correspondant.
Hong-Kong se sent en perte de vitesse face à Shanghai, qui menace sa suprématie économique dans la région. Les négociations entre Disney et sa grande rivale au nord pour l'implantation d'un parc d'attraction viennent renforcer ce sentiment de fragilité (lire ci-dessus). Depuis le retour de Hong-kong à la Chine, en 1997, les habitants du territoire autonome s'inquiètent de la formidable croissance de Shanghai, qu'ils jugent fortement encouragée par des dirigeants chinois bien disposés vis-à-vis de cette ville : tant le président Jiang Zemin que le Premier ministre Zhu Rongji en ont été les maires.
«Menace.» L'an dernier, alors que Hong-kong était en récession, Shanghai connaissait une croissance de plus de 10 % et entend rattraper son retard d'ici vingt ans... Les Hongkongais se lamentent de leur dynamisme perdu, de la médiocrité de leurs dirigeants actuels, et regardent monter la courbe du chômage (7,7 %), tandis que Shanghai multiplie les projets pharaoniques : un circuit de F1, le premier train à sustentation magnétique au monde, la plus grande tour de la planète, le plus grand mall (centre commercial) d'Asie, une candidature pour accueillir l'exposition universelle de 2010...
L'autoflagellation est de rigueur à Hong-kong : il ne se passe pas une semaine sans un titre alarmiste dans la presse sur la «menace de Shanghai». A l'opposé, les Shanghaïens cultivent le retour à l'état d'esprit conquérant des années 30, qui faisait de leur ville le «Pari