Marseille correspondance
Voici un an encore, compter la famille Ben Laden dans ses actionnaires ne posait pas de problème particulier. Depuis les attentats du 11 septembre, Itep International, une petite entreprise de Gap (Hautes-Alpes) spécialisée dans le tuyau poreux pour l'irrigation en milieu aride, multiplie les déboires. L'entreprise, qui se développait tranquillement, s'est vu brutalement lâchée par ses clients et ses banques. Son problème : en 1994, sept des cinquante-trois frères et soeurs d'Oussama ben Laden avaient pris la majorité du capital, via un holding dénommé Holden. En toute discrétion.
Le 12 juillet dernier, le tribunal de commerce de Gap a placé Itep International en redressement judiciaire. Son PDG, seul autre actionnaire très minoritaire de la société, précise d'emblée qu'il n'a «pas déposé le bilan» et qu'«aucun administrateur provisoire n'a été nommé» pour l'aider à sortir de l'ornière.
Persuasion. C'est lui, Roland Bertreux, 59 ans, ingénieur des Mines, qui a convaincu les Ben Laden de parier sur Itep. Ancien fonctionnaire à la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (Drire), un temps directeur des services économiques de la préfecture des Hautes-Alpes, il est décrit comme un patron «avisé et pugnace» par la chambre de commerce de Gap, où on se souvient des «relations amicales» qu'il entretenait avec Claude Guéant, préfet des Hautes-Alpes de 1991 à 1994 et actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy.
Discrétion.