Habituellement, ils s'intéressent au moral des autres, à celui des ménages ou des industriels. Ils auscultent et commentent les indicateurs de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Les conjoncturistes, cette variété d'économistes versés dans l'évolution à court terme de l'économie, sont des pros des indices livrés chaque mois par l'Insee et de tout ce qu'ils permettent d'étudier : évolution du chômage, de la production, de la consommation, de l'épar gne et, in fine, de la croissance elle-même.
Forme ou déprime. Libération s'est posé une question simple : ont-ils eux-mêmes le moral, ces experts de la forme ou de la déprime des autres ? Pour suivre l'évolution de leur moral, le plus simple était de créer à notre tour un indicateur, baptisé l'Ismoc (Indicateur synthétique du moral des conjoncturistes), inspiré des indices de l'Insee (lire ci-dessous). Noté sur une échelle de 0 à 20, l'Ismoc du 1er août s'élève à 10,5, juste au-dessus de la moyenne. Au-delà de la parodie, l'Ismoc présente un réel intérêt économique. Dès sa première édition, on constate notamment que si les économistes interrogés sont particulièrement sombres quant aux perspectives en matière de chômage, ils sont plutôt optimistes quant à l'évolution du niveau de vie des Français. Sur les 10 membres du panel, 7 estiment que le chômage va augmenter dans les mois à venir, contre 2 anticipant le contraire. En revanche, 5 jugent que le niveau de vie des Français va s'améliorer d'ici