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Libération

En France, la prudence pour mot d'ordre

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Premier fonds de pension, la Préfon se méfie de la Bourse.
publié le 3 août 2002 à 0h35

Gérer son pognon à la papa, ça a du bon. C'est ce que peuvent se dire les 60 000 fonctionnaires retraités affiliés à la Préfon ­ véritable fonds de pension français ­, et dont une partie du revenu mensuel dépend de cette association pilotée par les syndicats. Car si les gamelles boursières ont écorné de quelques centaines de millions d'euros le pécule géré par l'organisme, elles n'ont pas asphyxié les comptes du premier fonds de pension français, un ovni créé en 1964 et doté d'un statut spécifique.

Peu de télécoms. «Nous n'avons aucun problème de trésorerie, affirme son directeur général, Daniel Jean. On n'est pas directement liés aux aléas de la Bourse.» De fait, l'argent des 260 000 affiliés ­ 200 000 cotisants et le reste de retraités ­ est géré avec une prudence extrême. Les fonctionnaires qui cotisent pour un complément de retraite ne voient pas leur argent placé sur des produits spéculatifs, loin de là. Sur les 4,5 milliards d'euros gérés par la Préfon, moins de 30 % sont en actions. «Et on a été très prudents sur les investissements en télécoms et nouvelles technologies», secteurs qui ont le plus souffert, précise Jean-Luc Martin, qui gère le fonds pour le compte de la Préfon à la CNP.

Le reste est massivement placé en obligations (des créances) de sociétés solides (la Poste, la SNCF, des banques...) ou de l'Etat français. Résultat : même si Daniel Jean admet que la partie en actions a plongé de 30 % avec la Bourse depuis le début de l'année, le choc est amorti. D'autan