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Libération

Bruxelles veut en finir avec les «diamants de la guerre».

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Un certificat d'origine sera exigé pour les pierres brutes.
publié le 9 août 2002 à 0h37

L'Europe a décidé de bannir les «diamants de la guerre». La Commission européenne a adopté, hier, un projet de réglementation stipulant que toute pierre brute entrant ou transitant dans l'Union sera scellée dans un conteneur, munie d'un certificat d'origine précisant qu'elle ne provient pas d'une zone de conflit. La réflexion sur les diamants de la guerre s'est institutionnalisée il y a deux ans. Ces diamants viennent de régions sous le contrôle de chefs de guerre, comme en Afrique, où leur commerce illicite fait vivre leurs milices et permet de les équiper en armes. Les embargos des Nations unies, décrétés contre les diamants illicites de l'Angola et de Sierra Leone, étaient visiblement contournés.

Pierres «sales». Accusés par les ONG d'entretenir les conflits en fermant les yeux sur l'origine des pierres, les diamantaires avaient fait un premier pas en adoptant à Anvers, en juillet 2000, un système de contrôle pour rejeter les pierres «tachées» de sang, un volume estimé à 4 % du commerce mondial ­ soit environ 7 milliards d'euros de recettes annuelles. Les pays producteurs ont continué le travail avec le soutien des Nations unies, engageant lors d'une réunion en Afrique du Sud, la même année, des discussions sous le nom de «processus de Kimberley». La décision de la Commission européenne est importante : 85 % du commerce mondial des pierres brutes passent par les deux grandes places de Londres et Anvers. Fin septembre, les ministres des Affaires étrangères des Quinze examin