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Libération

La petite cuisine de la fée américaine

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Martha Stewart, icône de l'«american way of life», s'empêtre dans une affaire de délit d'initié.
publié le 9 août 2002 à 0h37

Washington, de notre correspondant.

Dans une scène de l'oubliable Men in Black II, sur l'écran de contrôle des extraterrestres qui vivent incognito sur Terre, apparaît furtivement, parmi d'autres affreux aliens, une femme souriante, blonde, aux cheveux courts papotant depuis sa cuisine. Gag : il s'agit de Martha Stewart, l'une des plus sacrées icônes de l'American way of life. Martha Stewart, 61 ans, est la reine du bon goût estampillé côte Est : depuis des années, à travers ses émissions de télévision, de radio, ses best-sellers ou son magazine Living, elle enseigne aux Américains comment broder des napperons ou faire des gâteaux aux petits pois frais. Le créneau lui a réussi : sa fortune, avant la débâcle de Wall Street, était estimée par le magazine Forbes à 650 millions de dollars. Martha n'est pas seulement une bonne cuisinière : c'est une ancienne agente de change et une patronne à poigne de fer.

Délit d'initié. Le gag de MIB a été tourné avant les tribulations de la diva de la domesticité, impliquée dans un sérieux scandale de délit d'initié (Libération du 21 juin). Aujourd'hui, ce ne sont pas les MIB «J» et «K» qui s'intéressent à elle mais les moins gracieux enquêteurs de la SEC (Security and Exchange Commission), du département de la Justice et même du Congrès. Toute l'Amérique se demande si «Martha» ne va pas finir les menottes aux poignets. Faire tomber quelques patrons inconnus, c'est une chose ; coincer la «godess of goodness» («déesse des bonnes choses») serait