La perspective d'une contagion argentine à l'ensemble du continent sud-américain a conduit le Fonds monétaire international (FMI), et derrière lui les Etats-Unis, à frapper plus fort et plus vite en faveur du Brésil. Mercredi, le FMI a en effet annoncé son intention de lui octroyer un prêt de 30 milliards de dollars. Brasilia pourra disposer de 80 % de cette somme dès 2003.
Ce montant, dont l'ampleur a surpris à Brasilia, devrait permettre, au moins dans l'immédiat, d'apaiser les craintes des investisseurs. Après que l'Argentine eut déclaré, en décembre dernier, un moratoire sur sa dette, les milieux financiers craignaient de voir d'autres pays d'Amérique latine lui emboîter le pas. Si la situation économique du Brésil qualifiée de saine n'a rien à voir avec celle de l'Argentine, la perspective d'un changement de majorité, en octobre prochain, au profit du Parti des travailleurs, a ravivé les doutes sur la capacité de remboursement de la dette brésilienne. Depuis quelques semaines, le niveau de «risque» brésilien avait augmenté, provoquant une défiance des capitaux et la dégringolade du réal. L'aide du FMI s'accompagne de conditions impliquant une sévère austérité budgétaire. «Nous prenons note que les autorités brésiliennes sont convaincues que cet accord (...) sera soutenu par les principaux candidats à l'élection présidentielle d'octobre prochain», a commenté le directeur général du FMI, Horst Koehler. En termes à peine couverts, cela implique que le prochain président