Les chances de voir WorldCom se relever ont été réduites à presque rien avec l'annonce, jeudi soir, de tricheries comptables encore beaucoup plus importantes que tout ce qui avait été annoncé. Selon les calculs des auditeurs, qui passent au peigne fin les comptes du géant de télécommunication en faillite, ce ne sont pas 3,9 milliards, mais 7,2 milliards de dollars qui ont été artificiellement ajoutés aux résultats du groupe de télécommunication. Les enquêteurs ont repéré des manipulations dans la gestion des provisions comptables. Certaines dépenses d'exploitation (qui devraient amputer immédiatement les résultats) ont été considérées comme des investissements (qui peuvent, eux, être amortis sur plusieurs années). WorldCom a prévenu ses créanciers que l'examen des comptes n'est pas terminé et qu'il ne faut pas exclure d'autres mauvaises surprises. Les trucages ont commencé dès 1999. Le groupe, qui comptait initialement réviser ses résultats pour 2001 et le premier trimestre 2002, doit maintenant faire de même pour l'exercice 2000. Ces nouvelles ont estomaqué les créanciers du groupe, même si son nouveau patron, John Sidgmore, leur a promis mercredi qu'il était possible de redresser la maison en neuf mois. WorldCom a indiqué qu'il allait devoir, du fait de la crise, rayer de son bilan 50,6 milliards de dollars d'actifs «intangibles» et de goodwill (survaleur), ce qui serait la correction comptable la plus élevée de l'histoire du capitalisme... Du coup, Wall Street a rechuté v