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Libération

Des petits actionnaires passent à l'action

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Révoltés par la déconfiture de l'entreprise C2D, ils se sont regroupés en association.
publié le 12 août 2002 à 0h38

Montpellier, de notre correspondante.

A Mèze, dans l'Hérault, la Compagnie du développement durable (C2D), placée en redressement judiciaire depuis le 24 juillet, entraîne dans sa déconfiture de nombreux petits actionnaires qui avaient cru dans son projet «réconciliant économie et écologie». Ils avaient misé sur cette entreprise particulière qui tentait de promouvoir une nouvelle forme de relation entre les entreprises cotées et leurs petits actionnaires. Echaudés par la liquidation d'autres stars du marché libre, ils se sont regroupés en avril dans une association, baptisée 2A2D(Association des adhérents au développement durable), et ont décidé de ne pas être les «spectateurs» des difficultés de C2D. «2A2D, c'est le début d'un changement de mentalité, estime l'un de ces actionnaires. Avant, les petits se faisaient plumer et n'avaient que leurs yeux pour pleurer. Cela va peut-être amener les entreprises à faire attention.»

L'histoire commence en 1996 sur le bassin de Thau, où Yves Pietrasanta, maire de Mèze et député vert européen, cherche un moyen de traiter de manière écologique les eaux usées de sa commune rejetées dans l'étang producteur des huîtres de Bouzigues. L'élu fait appel à deux ingénieurs qui fondent la C2D. Fin 1999, l'entreprise, reprise par un pool d'actionnaires suisses, débarque sur le marché libre de la Bourse de Paris avec la promesse d'«étouffer la pollution à sa source». Quand les PDG draguent les analystes financiers, Jacques Point, le patron de C2D, cho