Discrétion et frugalité. A 76 ans, Ingvar Kamprad aura toujours appliqué ces deux mots d'or dre, autant dans ses affaires que dans sa vie personnelle. Le fondateur du distributeur de meubles suédois Ikea vient de faire une exception : dans un entretien au Financial Ti mes publié hier, il annonce son intention de céder les rênes à ses trois fils, Peter, 38 ans, Jonas, 35 ans, et Matthias, 33 ans. Mais ne va pas jusqu'à divulguer les profits du groupe. «On doit bien avoir quelques petits secrets», répond celui qui a toujours refusé de coter Ikea en Bourse, évitant ainsi l'obligation de publier ses comptes.

Mini-bar. D'un petit commerce d'articles à bas prix (porte-monnaie, montres ou bijoux) vendus en porte-à-porte, Ingvar Kamprad a fait une multinationale du meuble. L'entreprise qu'il a créée en 1943 dispose aujourd'hui de 154 magasins dans 22 pays. Lui-même occupe la 17e place du classement des personnes les plus riches du monde, selon le magazine Forbes. Mais il n'a pas bouleversé son train de vie pour autant. Interrogé sur ses luxes, il répond : «De temps à autre, j'aime acheter une jolie chemise et une cravate ­ et manger des oeufs de lump.» Kamprad n'a pas plus de goût pour le caviar que pour les belles voitures, lui qui roule dans une Volvo vieille de dix ans. Le Financial Times affirme qu'il achète ses fruits et légumes l'après-midi, parce qu'ils sont moins chers. Il se voit obligé de démentir certai nes rumeurs : «On dit que quand je prends un Coca-Cola dans le minibar