Une heure et demie de conférence téléphonique avec les analystes financiers, et une kyrielle de mauvaises nouvelles ont précipité hier la cote de Vivendi dans les abîmes. Après la présentation des résultats du premier semestre du groupe, le titre a perdu 25,22 % hier, tombant à 11,89 euros et subissant la deuxième plus forte correction de son histoire. La méfiance des investisseurs sur la capacité du nouveau PDG, Jean-René Fourtou, à redresser la barre rapidement et surtout à boucler les fins de mois a suivi celle de Standard and Poor's : hier, l'agence de notation américaine a dégradé VU au rang des «obligations pourries», classant le groupe dans les débiteurs à très haut risque. Comme sa commère Moody's, elle menace de l'abaisser plus encore plus si, d'ici un mois, VU n'a toujours pas obtenu de nouvelles lignes de crédit.
Urgence. De fait, le temps presse et, si Jean-René Fourtou s'est voulu confiant sur la signature très prochaine avec les banques d'une nouvelle facilité de crédit de 3 milliards d'euros (incluant le milliard déjà obtenu le 10 juillet), tout montre qu'il y a le feu au lac. Le total de la dette de VU (hors Vivendi Environnement) est de 19 milliards d'euros. Ses pertes s'élèvent à 12,3 milliards d'euros, sachant que le groupe a encore inscrit, au deuxième trimestre, une provision colossale de 11 milliards d'euros pour dépréciation d'actifs (somme qui exprime la différence entre le prix d'acquisition et leur valeur réelle aujourd'hui).
Certes, la maison ne s'es