Ils sont trois irréductibles. Jean-Pierre Blouch, 42 ans, dont vingt et un ans de service chez France Télécom, Jean-Claude Bolmin, 51 ans et trente et un ans de «maison», et Michel Calmettes, 45 ans, dont vingt-six ans chez l'opérateur, ont été révoqués par leur employeur, mis à la porte, la semaine dernière, au terme d'un conseil de discipline qu'ils qualifient de «procès à la Staline». Motif invoqué : «Grave manquement à l'obligation de réserve des fonctionnaires», assorti de divers reproches, comme la «désobéis- sance hiérarchique» ou le «refus de se soumettre aux règles de gestion de l'entreprise». C'est la première fois que des agents sont «licenciés» pour ces motifs, soulignent les syndicats Sud-PTT et CGT. Habituellement, les révocations, rares au demeurant, sont fondées sur des fautes graves. Rien de tel dans ces dossiers. Les intéressés n'ont pas souhaité être défendus par les syndicats de l'entreprise. Ces derniers ont néanmoins vivement réagi. «C'est une atteinte grave à la liberté d'expression», s'indigne la CGT. La dernière fois qu'une révocation s'est produite pour ce motif, raconte Thierry Franchi, «c'était en 1952, quand le secrétaire général de la CGT-PTT de l'époque et son adjoint s'étaient rendus en RDA, une destination alors interdite». C'est dire si la sanction tombée la semaine dernière est exceptionnelle.
Dans la commune des Lilas, en Seine-Saint-Denis, à quelques centaines de mètres du périphérique parisien, au domicile de l'un d'entre eux, les trois r