Stockholm
de notre correspondant
C'est toujours une grosse surprise pour ceux qui ont l'image d'une Suède mythique, pays modèle de l'égalité hommes-femmes. Mais c'est ainsi : les femmes sont largement sous-représentées dans les conseils d'administrations des entreprises cotées en Bourse à Stockholm. Une vraie misère, digne d'un pays latin. Et, dans la bouche d'un Suédois, cela frôlerait l'injure. A peine plus de 6 % de femmes dans les conseils d'administration ?
Carton jaune. Margareta Winberg, la ministre sociale-démocrate de l'Egalité (et de l'Agriculture !), connue pour son caractère entier, a brandi le carton jaune : «Le conseil que je donne aux entreprises est d'établir tout de suite des objectifs précis pour augmenter le nombre de femmes dans les conseils d'administration. Cela doit évoluer dans les deux ans, sinon le système de quotas sera la seule façon d'obtenir un changement.» La bouillante ministre suédoise avait déjà lancé une mise en garde il y a trois ans, mais, en dépit de cascades de déclarations de bonnes intentions du patronat, c'est un quasi-immobilisme qui règne. En l'espace de dix ans, la représentation des femmes dans les conseils d'administrations de ces entreprises cotées en Bourse est passée de 3,3 % à 6,1 % cette année. Treize des trente plus grosses compagnies n'ont même aucune femme, comme Volvo, Tele 2, Investor, Securitas ou Skanska. Margareta Winberg a fait ses calculs. Si cela continue au même rythme, à savoir 3 % de mieux par décennie, il faudra