Berlin de notre correspondante
«A compter de ce jour, onze heures», le chômage allemand va pouvoir commencer à être réduit, a annoncé Peter Hartz, très solennel, vendredi, remettant le rapport de sa commission d'experts au chancelier Schröder qui le lui avait commandé. D'ici 2005, le nombre de chômeurs allemands pourrait être ramené de 4 à 2 millions, a conclu la «commission Hartz», composée de quinze personnalités très différentes : syndicalistes, scientifiques, représentants du patronat... La durée moyenne du chômage serait aussi réduite, de 33 semaines actuellement à 22. A un mois des législatives du 22 septembre, il est clair que ce rapport vise surtout à montrer que le chancelier Schröder, qui a qualifié le plan de «réaliste», se soucie toujours de faire baisser le chômage.
Le chômage est l'affaire de tous, tel est le message central de la commission Hartz, qui exhorte à une «alliance des pros de la nation» pour que chacun s'attelle enfin à ce fléau. 6,1 millions de ces «pros» ont été identifiés (managers, syndicalistes, profs, journalistes, religieux...) qui peuvent chacun apporter leur petite pierre à cette grande mission, suggère la commission. Les tâches de chacun ont même été listées (les curés pourraient embaucher ou patronner des chômeurs, les artistes créer des oeuvres sur la thématique du chômage...).
En six mois à peine, la commission a réussi une alliance impressionnante de propositions, combinant sanctions renforcées pour les chômeurs qui abusent de leurs droit