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Libération

Le patron de «Metro» est mort

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Le Suédois Jan Stenbeck laisse un empire mal en point.
publié le 21 août 2002 à 0h42

Le propriétaire des quotidiens gratuits Metro, Jan Stenbeck, est décédé lundi soir à Paris d'une crise cardiaque. Agé de 59 ans, cet hom me d'affaires suédois était à la tête de Kinnevik, un groupe de communication mêlant la presse gratuite (Metro International), les télécoms (Tele2), la télévision, la radio, l'Internet et même la banque.

C'est presque par hasard qu'il était devenu un géant de la presse gratuite. En 1995, trois Suédois, dont deux anciens militants maoïstes, viennent le voir. Ils ont une idée : fabriquer un quotidien à moindres frais, à partir de dépêches d'agence, et le distribuer gratuitement dans le métro de Stockholm. Les banques refusent de leur prêter de l'argent. Stenbeck finance leur projet. Metro est né. Il va essaimer un peu partout dans le monde. Le quotidien est aujourd'hui publié dans 16 villes, dont Paris, Lyon et Marseille depuis le début de l'année.

A l'époque du lancement du premier Metro, Stenbeck est déjà un des hommes d'affaires les plus riches de Suède. Anticonformiste, secret, brutal, il est aussi l'un des plus controversés. A la mort de son père, au début des années 80, ce diplômé de Harvard hérite du groupe Kinnevik, un conglomérat d'entreprises forestières et sidérurgiques. Pour en prendre le contrôle, il écarte sa soeur de la course à la succession. En 1989, il s'attaque au monopole de la télévision publique suédoise en lançant TV3, une chaîne commerciale pirate, diffusée par satellite depuis Londres. Quelques années plus tard, il rééd