Washington, de notre correspondant.
Les mésaventures de Martha Stewart, reine américaine du bon goût intérieur, vont de mal en pis. Ses actionnaires se liguent contre elle, et le Congrès, qui enquête sur ses opérations boursières douteuses, menace de la convoquer pour une audition publique. Un cabinet d'avocats new-yorkais, Milberg Weiss, a déposé mercredi une «class action» (action en justice en nom collectif) contre son groupe Martha Stewart Living Omnimedia (MSO). MSO vend des émissions de télévision, de radios, magazines qui mettent en scène sa pédégère dans sa cuisine ou son potager. Milberg Weiss estime que tous ceux qui ont acheté des titres de MSO entre le 8 janvier et le 24 juillet 2002 ont été floués et ont droit à des réparations.
Enquête. Entre ces deux dates, Martha Stewart a vendu des actions de son propre groupe en se doutant qu'elles allaient chuter. Elle savait, disent les avocats, qu'elle ferait bientôt l'objet d'une enquête pour délit d'initié pour la vente de ses actions dans une autre société, ImClone, que dirigeait Samuel Waksal. Fin décembre, à la veille d'une très mauvaise nouvelle pour cette société biotechnologique (le rejet de la demande de mise sur le marché de son médicament phare), Martha Stewart avait vendu pour plus de 200 000 dollars de titres. Elle dément avoir été tuyautée par son ami Waksal.
Depuis juin, l'action MSO a perdu la moitié de sa valeur. Le Congrès, qui enquête sur l'affaire ImClone, a demandé à Stewart de lui fournir les relevés d