C'est une version avec bulles du «choc des civilisations». Cette semaine, Zam zam-Cola, substitut «islamique» au Coca américain boycotté par une partie de la population des pays arabes, a fait une entrée remarquée sur le marché saoudien. Après avoir déjà pénétré le marché de Bahreïn (Golfe persique) et avant, peut-être, de surfer sur l'antiaméricanisme dans d'autres pays du Golfe et du Moyen-Orient. C'est en 1979 que le Zamzam-Cola est né en Iran. La révolution islamique, ayant donné lieu à l'interdiction du Coca-Cola, avait précipité la création de cet ersatz qui tire son nom de la source sacrée de Zamzam à La Mecque.
Jusqu'ici, le Zamzam-Cola n'avait été exporté que chez les ennemis farouches du «grand satan», Irak et Afghanistan, ainsi que dans quelques pays africains. Mais la contagion du sentiment antiaméricain dans les pays arabes, exacerbé ces derniers mois par le regain de violence en Israël, pourrait lui ouvrir de plus larges horizons. «Depuis que les pays arabes ont entamé le boycott de certains produits américains dont le Coca [en protestation contre la position des Etats-Unis sur le conflit, ndlr], la demande de Zamzam est apparue», expliquait Bahram Keiri, PDG de la firme iranienne. Après un lancement au printemps sur le petit marché de l'archipel de Bahreïn, 650 000 habitants (Libération du 22 mai), Zamzam s'est attaqué au plus consistant marché du soda saoudien.
Succès. La boisson y rencontre un succès retentissant selon Hussein Baqshi, directeur général de la