A la veille du sommet de la Terre de Johannesburg, la polémique rebondit sur l'aide alimentaire à base d'OGM fournie par les Etats-Unis à six pays d'Afrique australe. En cause : les 500 000 tonnes de céréales américaines destinées aux 13 millions d'habitants qui, selon le Programme alimentaire mondial (PAM), sont menacés de famine. Vendredi, l'agence onusienne s'est félicitée que cinq des six pays en question se soient ralliés aux OGM. Seule la Zambie campe encore sur son refus de toute aide à base de biotechnologie. Soumis à de fortes pressions internes ou externes, le Mozambique et le Zimbabwe ont quelque peu assoupli leurs positions.
L'exception des réfugiés. «Plutôt mourir de faim que consommer quelque chose de toxique», a averti le président zambien, Levy Mwanawasa. Depuis 48 heures, le PAM a dû demander aux ONG de cesser toute distribution de nourriture dans le pays. Une première en quarante années d'activités. Seule exception : les 130 000 réfugiés angolais et congolais qui ont droit, eux, au maïs jaune transgénique !
«Nous avons de quoi nourrir 850 000 personnes pendant un mois avec du maïs blanc (non-OGM, ndlr) déjà sur place», explique Christiane Berthiaume, porte-parole du PAM, dont 50 % des dons destinés à cette famine australe sont fournis par Washington. Après, pas question pour le PAM de faire une exception : «Nous ne pouvons pas trier les dons. Les appels que nous lançons sont destinés à six pays solidairement.»
Le Zimbabwe, pays où la famine a pris le tour le p