Johannesburg, envoyé spécial.
«Jo'burg», le Sommet du développement durable, a débuté hier autour d'un défi de taille : redéfinir les contours du monde en dix jours. Comment faire du développement durable une stratégie planétaire de long terme, dans l'une des mégapoles les plus inégalitaires du monde? «Les beaux discours se heurtent déjà à la réalité d'un monde contradictoire où les intérêts des uns sont en conflit avec les impératifs des autres», ironise un délégué hongrois.
«Green room». Dans l'ambiance feutrée d'un salon du Sandton Convention Center, où se tient le sommet cadenassé par les forces de sécurité, des délégués africains dissertent de l'attitude des Etats-Unis. Après le forfait de George W. Bush, ils pressentent que la délégation américaine ne pourrait s'arc-bouter sur le statu quo. «Les Américains savent que la non-ratification du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, le refus d'appliquer celui sur la biodiversité ou encore l'augmentation de leurs subventions agricoles les placent dans une position délicate.» Un autre de poursuivre : «Alors, ils n'ont pas attendu l'ouverture du sommet pour organiser des green rooms.» C'est à dire des réunions en petits comités, «où les grandes puissances se retrouvent pour tenter de tenter de dégager un compromis». Et dont l'opacité suscite les plus vives réticences des ONG, qui parlent, à l'instar d'Oxfam ou des Amis de la Terre, «de marchandage en coulisses».
La green room initiée ce week-end par les Eta