Johannesburg, de notre correspondante.
Le Sommet de la Terre a beau constituer un incomparable porte-voix, l'Afrique du Sud doit se vendre sans son icône internationale. Nelson Mandela s'est fait porter pâle. Absent lors de l'ouverture du forum global des ONG, vendredi, l'ex-président a laissé son successeur, Thabo Mbeki, parler de pauvreté. En son absence hier encore, au centre de conférences qui abrite la société civile, c'est la chanteuse Miriam Makeba qui a joué les ambassadeurs à sa place .
Lent essor. Les autorités n'ont pourtant pas lésiné sur les moyens. «Fièrement Sud-Africain», indique un logo apposé sur les produits artisanaux du Village Ubuntu, le centre d'exposition. «Faire en sorte que les Sud-Africains consomment local et croient en leur pays», voilà l'objectif de Martin Fienstein, directeur de cette campagne, dotée d'un budget de 5 millions d'euros sur trois ans. C'est moins que ce coûtera le sommet au gouvernement : entre 20 et 33 millions d'euros.
Une autre offensive marketing a été lancée par le ministère du Commerce et de l'Industrie. Des spots radio ont martelé la bienvenue aux délégués : «Pourquoi l'Afrique du Sud a-t-elle été choisie pour le Sommet de la Terre ?» Parmi les réponses, la «diversité unique du pays» ou le «chemin remarquable parcouru en huit ans», depuis les premières élections multiraciales de 1994. Depuis, le pays surfe sur une bonne santé économique (25 % du PIB africain), a déjà accueilli la communauté internationale (lors de conférences