Johannesburg envoyé spécial

Plongé dans la lecture d'une pile de documents onusiens, Antonio Valrot, membre de la délégation du Honduras, éclate de rire. L'homme pose délicatement ses lunettes avant de répondre : «Le protocole de Kyoto ? C'est très simple... Les Etats se mettent en froid dès qu'ils abordent la question du réchauffement climatique.»

Querelle. Sans la moindre surprise, le méga-sommet de Johannesburg est à nouveau paralysé par les divergences sur l'application du protocole de Kyoto, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le climat est à peine mentionné dans les discussions, afin de ne pas raviver la querelle entre Européens et Américains.

Pourtant, au moment où des pluies torrentielles au-dessus de l'Europe ont provoqué des déluges de boue, certains experts espéraient un sursaut des pays les plus réticents à la signature du fameux protocole. En vain. L'objet de la discorde entre les Etats-Unis et l'Europe figure en à peine huit lignes dans le projet de déclaration finale du Sommet de la Terre.

Alors que la plupart des pays se sont mis d'accord lors de la conférence de Marrakech, en novembre 2001, pour limiter leurs émissions de gaz CO2, les Etats-Unis, qui sont les plus gros pollueurs de la planète, refusent de prendre le moindre engagement sur le protocole de Kyoto. Pis, à Johannesburg, selon de nombreuses délégations, les Américains exigeraient le retrait du paragraphe qui le mentionne dans le projet de déclaration finale.

«Les Américains font d