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Libération
Interview

«Les Américains se foutent de nos pressions»

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publié le 28 août 2002 à 0h46

Johannesburg de notre correspondante

Le Suisse Claude Martin est directeur général du Fonds mondial pour la nature (WWF). L'ONG a envoyé 50 membres à Johannesburg pour que le texte final «ressemble vraiment à un "plan d'action"». Explications.

Le protocole de Kyoto a-t-il vécu ?

La difficulté, c'est que les Etats-Unis entraînent des pays comme le Canada, l'Australie et parfois le Japon, qui n'oseraient pas, seuls, prendre ces positions. Or ils représentent une grande part de l'économie mondiale. Toutes les négociations sont dures. Certains tirent tout vers un dénominateur commun bas. Le WWF est aussi impliqué sur les dossiers des énergies renouvelables et la gestion des eaux douces. Et là, nous avons des problèmes même avec l'Union européenne, pourtant progressiste sur ces questions. Elle veut comptabiliser l'électricité fabriquée à partir des barrages ou de la biomasse, dans sa proposition de fixer à 15 % la part des énergies renouvelables en 2010. C'est inacceptable.

Comment agissez-vous pour tenter d'influer sur les négociations ?

Nous faisons surtout pression sur le Canada, dont la signature permettrait au protocole de Kyoto d'entrer en vigueur car il faut, pour cela, qu'il soit ratifié par 55 % des pays signataires, émettant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre. On cible aussi les ministres de l'Environnement et du Commerce, spécialement les européens. Ce sont eux qui auront une influence déterminante à l'arrivée. La délégation américaine, elle, est plus diffi