La corruption est une valeur montante. Et contagieuse : elle s'avère majoritairement partagée par les Etats de la planète. Près des deux tiers des pays connaissent une corruption rampante, assure la livraison annuelle de l'ONG Transparency International (TI), publiée hier. Ainsi, 70 des 102 pays passés au crible par Transparency sont recalés. Avec, à la clé, une copie notée en dessous de la moyenne, soit moins de 5 points sur 10.
Comme l'an passé, le Bangladesh hérite du bonnet d'âne (1,2 sur 10), suivi du Nigeria et du Paraguay. Comme l'an passé aussi, la Finlande (9,7) récolte les lauriers, devant le Danemark ou la Nouvelle-Zélande. «Dans le courant de l'année écoulée, nous avons assisté à des reculs de la crédibilité du principe démocratique», note l'Allemand Peter Eigen, fondateur de TI en 1995. En ligne de mire : les pays d'Amérique latine, qui ont dégringolé dans le palmarès, notamment l'Argentine (passée de 57e au classement 2001 à 70e cette année).
«Aperçu ponctuel». Ancien haut fonctionnaire démissionnaire de la Banque mondiale «Ils laissent les investisseurs étrangers soudoyer les "kleptocrates" du Sud», confiait-il l'an passé (Libération du 28 juin 2001) , Peter Eigen a mis au point une notation originale. Elle est fondée sur des sondages reflétant «la perception de la corruption» par les milieux d'affaires et des analystes, résidents ou expatriés. Il en ressort un «indice de perception de la corruption» (IPC) qui, en 2002, s'appuie sur quinze enquêtes réalisées