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Libération

Les relations «inflationnistes» des hypers

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Les«marges arrière» favorisent la hausse des prix. Explication.
publié le 29 août 2002 à 0h47

Et si le premier coupable de la hausse des prix des hypers constatée par l'UFC-Que choisir était cette bonne vieille loi Galland ? Instaurée en 1996 pour réguler dans l'Hexagone les rapports entre grandes surfaces et industriels, elle interdit aux premières de répercuter sur leurs clients les tarifs favorables obtenus auprès de leurs fournisseurs et précipite ces derniers dans le système plutôt pervers dit des «marges arrière». Un système un peu tordu et fondamentalement inflationniste. Explications.

Rabais. Pour figurer en bonne place dans les meilleures têtes de gondoles des grandes surfaces, les industriels, comme Nestlé, Danone ou l'Oréal, sont obligés de consentir de gros rabais aux grandes enseignes, rabais qui peuvent représenter 25 à 45 % du prix du produit en question, boîte de chocolat en poudre ou après-shampoing. Ces centaines de millions d'euros (le montant exact n'est pas connu) économisés par les hypers constituent les fameuses «marges arrière», qui permettent aux enseignes de la grande distribution de faire des bénéfices considérables.

Interdiction. Normalement, les Carrefour, Auchan et consorts devraient profiter de ces «ristournes» pour baisser leurs prix. Mais la loi Galland interdit de vendre en rayon un produit moins cher qu'il a été acheté par l'hyper à son fournisseur (interdiction de la vente à perte). De fait, le texte fait grimper les prix payés par les consommateurs.

Jusqu'à maintenant, personne n'y trouvait vraiment à redire... Sauf Michel-Edouard Le