Johannesburg, envoyé spécial.
«Que tout le monde se rassure. Les négociations se poursuivent et se ressemblent.» C'est sur un mode ironique qu'un négociateur s'adresse à la poignée de journalistes sud-américains qui l'entourent. Les discussions sur l'eau, dont un cinquième de l'humanité est encore privé, ne font que commencer. Mais à l'instar de la plupart des grands dossiers mis sur la table des négociations depuis trois jours à Johannesburg, celui de l'eau est, sans surprise, loin de faire l'unanimité. «C'est de la surenchère, rien de plus normal dans une négociation, assure un diplomate. Aucun camp n'a l'apanage des bons ou des mauvais sentiments.»
Contamination. A Bali, lors de la dernière et très poussive réunion préparatoire du sommet de Johannesburg, certains pays dont l'Union européenne, la Norvège, l'Afrique du Sud et une partie du G77 (groupe de 133 pays en développement) avaient poussé pour que le paragraphe du projet de déclaration finale Jo'burg relatif aux questions de l'accès à l'eau soit plus ambitieux. Ils sont revenus à la charge. Ils exigent désormais, non seulement des objectifs clairs et précis pour un meilleur accès à l'eau potable, mais aussi de meilleures conditions d'assainissement. Plus de 2 milliards de personnes sont encore privées d'installations sanitaires, 4 mil liards ne sont pas raccordées à un réseau d'assainissement. Résultat: l'eau conta minée (malaria, diarrhée, dengue...) tue chaque année 5 millions d'habitants, davantage que le sida.
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