On nous mentirait sur l'inflation ? La publication mardi par l'association de consommateurs UFC-Que choisir d'une enquête pointant la flambée de certains prix ces derniers mois a remis le panier de la ménagère au centre des débats : voila l'Insee soupçonnée de trucage, elle qui affirme que les prix n'ont augmenté ni en mai ni en juin et ont juste grimpé de 1,6 % sur un an. Autrement dit, le panier de la ménagère de l'UFC s'envole avec son Nesquik (+5,1 % en deux mois) ou ses saucisses Herta (+33 % en deux ans) tandis que celui de l'administration chargée de calculer l'inflation reste très sage.
Définition. Pas de quoi crier au complot pour autant. L'UFC et l'Insee ne font pas leurs courses de la même façon et leurs définitions du panier de la ménagère divergent. Pour ses calculs, l'association de consommateurs a relevé les prix de 53 produits de mar ques, de l'alimentaire, des produits d'entretien et d'hygiène. En face, l'Insee planche sur 1 000 familles de produits, appelés «variétés» en jargon local, dont seule une petite partie correspond à la corbeille de l'association. Le reste ? Des services financiers, la visite chez le médecin, la voiture, l'électroménager ou l'énergie. Autant de produits qui ont vu parfois leur prix stagner voire baisser.
Difficile de comparer les deux «paniers», donc. Pour le faire, il faut d'abord évacuer de celui de l'Insee tout ce qui ne colle pas avec les choix de l'UFC. Un exercice auquel s'est livré Dominique Guédès, responsable de la division