La délégation américaine a sorti hier une information capitale de son chapeau. «Les Etats-Unis sont champions du monde du développement durable», a asséné Paula Dobriansky, sous-secrétaire d'Etat pour les Affaires globales. Jusque-là, le monde savait que la première puissance mondiale était plutôt le premier pollueur de la planète. Et regrettait aussi que son incontestable «leadership» planétaire s'arrête aux portes de l'environnement. L'absence de George W. Bush pouvait légitimement le laisser penser. Le monde avait tout faux. Et l'Europe est priée d'aller se rhabiller, malgré ses «initiatives majeures». C'est que trop «d'attention s'est portée sur le plan d'action [...] qui approche les 30 000 mots, souligne Dobriansky. Les mots, c'est bien, mais les actions, c'est mieux». Eau, énergie, alimentation, biodiversité ou lutte antisida devraient donc bénéficier de «la nouvelle approche du développement de Bush». Le sésame ? Le partenariat public-privé (lire ci-contre). Washington refuse donc de s'associer à l'engagement de diviser par deux d'ici à 2015 le nombre d'humains dépourvus de réseau d'assainissement ou d'eau potable. Mais Bush annonce qu'il va mettre 970 millions de dollars sur cette seule question, somme qui devrait attirer 1,6 milliard de fonds privés supplémentaires. Or selon un délégué américain, il s'agirait en fait d'un savant recyclage des 5 milliards de dollars d'aides annuelles déjà promis en mars pour relancer l'aide au développement jusqu'en 2006 . Joli
Johannesburg. J +4. Chaque jour, un aperçu des débats.
Article réservé aux abonnés
par Christian Losson
publié le 30 août 2002 à 0h47
Dans la même rubrique