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Libération

Le label ONU, nouvel outil marketing ?

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Bilan contesté d'une alliance lancée en 1999 avec le privé et les ONG.
publié le 30 août 2002 à 0h47

Les Nations unies n'ont pas attendu Johannesburg pour vanter l'alliance avec le privé: entreprises et ONG. Il existe un objet inédit qui en fait la promotion : le Global Compact (1), une sorte de club fondé sur l'adhésion à un «pacte global» proposant d'«unir la force des marchés à l'autorité des idéaux universels». Le bilan : une empoignade entre les entreprises et les ONG qui leur reprochent de brader le label «ONU» pour peaufiner leur marketing.

La genèse de l'initiative remonte à 1997. Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU, se rend à Davos. Le Forum économique mondial, où les «global leaders» dissertent d'un monde meilleur, préfigure la mise en réseau public-privé. Kofi Annan y évoque l'espoir «d'un partenariat créatif entre les Nations unies et le secteur privé». 1999, encore à Davos : Annan annonce la création du Global Compact, pour «donner un visage humain au marché global». Il naît le 26 juillet 2000, dans la foulée de la montée de la contestation de la mondialisation.

Pour intégrer le Global Compact, il faut souscrire à neuf engagements issus de la Déclaration universelle des droits de l'homme : respect des droits humains, du travail et de l'environnement. Une trentaine d'ONG (dont Amnesty et le WWF) comme des syndicats (CISL) jouent le jeu. D'emblée, 44 grandes firmes (Nike, Shell) s'y rallient. Un an plus tard, elles sont 300. Fin 2002, elles devraient être plus de 1000, espère l'ONU, qui assure que «le Global Compact n'est pas un code de conduite, mais un cad