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Libération

Les entreprises trustent les stands et les débats

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La multiplication des partenariats public-privé à Jo'burg souligne le désengagement des Etats.
publié le 30 août 2002 à 0h47
(mis à jour le 30 août 2002 à 0h47)

Johannesburg envoyé spécial

Monica Linn n'est pas naïve. Elle admet bien sûr que certaines des 700 firmes qui ont investi Jo'burg ont sorti les trompettes pour annoncer qu'elles font (ou qu'elles feront) du développement durable l'un des axes majeurs de leur stratégie. Elle sait aussi que certaines viennent même de découvrir le concept pour mieux surfer dessus. Elle avoue enfin que rien ne contraint celles qui ont promis d'agir... Qu'elles ne risquent pas grand-chose, si ce n'est d'écorner une image façonnée à coups de pub. Mais elle refuse de tomber dans un discours caricatural. Et pour cause, Monica Linn, haut fonctionnaire de l'ONU, est impliquée en première ligne : responsable des projets de partenariat proposés par le secteur privé.

300 projets. Depuis le début du sommet, les entreprises sont partout. Dans les stands officiels (lire page suivante), dans les coulisses au sein des délégations et dans l'agenda (un business day est prévu dimanche). Mais aussi dans les griefs des militants des ONG qui leur reprochent de détourner le Sommet à leur profit et accusent les Etats de ne pas tenir leurs promesses et de se défausser sur elles. De son minuscule bureau du Sandton Convention, Monica Linn y voit, elle, une avancée. «Le développement repose aussi sur les entreprises, dit-elle. Leur affaire n'est plus seulement question de création de valeur, d'innovation, de croissance... C'est aussi une question de pollution, voire même de lutte contre les inégalités.» Elle extrait d'une