New York, envoyé spécial.
Joseph Stiglitz, ancien économiste en chef de la Banque mondiale et prix Nobel 2001, n'a pas désarmé. Deux mois après l'esclandre public qui l'a opposé à l'économiste du Front monétaire international (FMI), Ken Rogoff, il a présenté cette semaine son réseau «Initiative for a Policy Dialogue» (IPD), qui a tout l'air d'une machine de guerre dirigée contre le fonds monétaire. Pour ce faire, il avait invité à dîner, mercredi soir, quelques journalistes pour un «barbecue» très décontracté. Le lieu : un bel appartement new-yorkais aux murs couverts de livres, sur la 94e rue, gentiment prêté par les parents de sa compagne, Anya Schiffrin, journaliste et petite-fille du fondateur de la collection La Pléiade, Jacques Schiffrin. Le menu : saucisses grillées, hamburgers, salade aux crevettes, et assiettes en cartons.
«Formule unique». Arborant ses très belles bretelles et son sourire malicieux, Joe Stiglitz s'est consacré à son exercice favori : le pilonnage de l'orthodoxie économique internationale. Lorsqu'il a rejoint l'université de Columbia (New York), après son départ fracassant de la Banque mondiale, il a discrètement créé cet institut IPD qu'il anime avec l'aide de trois jeunes femmes, Shari Spiegel, Nadia Roumani et Anya Schiffrin. IPD, a-t-il expliqué, a pour mission de «présenter aux pays des alternatives». Comprendre : des alternatives à la pensée unique du FMI. «Prenez trois exemples. Aux Etats-Unis, on débat en ce moment de la privatisation du régim