Londres intérim
Le mystérieux spéculateur qui, voici un mois, a acquis en quelques semaines 7 % de la production mondiale de cacao, a été démasqué. Anthony Ward a même posé, l'oeil espiègle et le visage rubicond, pour le Financial Times du 7 août 2002. Courtier vétéran, ce spéculateur de 47 ans, bon père de famille, a fondé en 1998 la société de courtage en matières premières Armajaro. Interrogé sur l'étendue de ses acquisitions de cacao, il a répondu qu'il en possédait plus de 148 000 tonnes, soit 9 250 sacs. Cette acquisition qui s'apparente à de la spéculation sauvage, a jeté le trouble sur le marché des matières premières peu accoutumé aux turbulences fulgurantes (lire Libération du 20 juillet). Comment Anthony Ward a-t-il pu acheter autant et si vite ?
Anticipation. Les connaisseurs de la fève de cacao estiment en tout cas qu'Anthony Ward a parfaitement anticipé les tendances de ce marché, à savoir la poursuite d'une baisse de la production. La récolte de cacao (essentiellement en Côte-d'Ivoire et au Ghana) devrait en effet se traduire cette année par une diminution de la production de 100 000 tonnes. «Spéculer à la baisse ou à la hausse sur un marché libre et non régulé est une chose normale. Certains se sont plaints de la taille des acquisitions de Ward, mais au bout du compte, l'offre et la demande constituent le seul régulateur du marché», analyse un spécialiste du cacao.
De leur côté, les autorités qui surveillent à Londres les achats et les ventes de cacao, ne veulen