Johannesburg, envoyé spécial.
Le feu gagne le globe, l'homme souffle sur les braises, et les cendres risquent de tenir lieu d'héritage planétaire pour les générations à venir. Mais Jacques Chirac, plus à l'aise que jamais dans ses bottes de pompier universel, veille au grain. «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs», a-t-il assuré d'emblée hier, lors de son intervention devant l'assemblée plénière du Sommet de Johannesburg. Près de 103 chefs d'Etat et de gouvernement doivent se succéder dans ce que le chef de l'Etat voit comme «un rendez-vous de l'humanité avec son destin». Doublant le temps de parole imparti, Jacques Chirac a multiplié les phrases-chocs et les appels-électrifiants, récoltant des salves d'applaudissements. Il a milité pour une alliance mondiale par laquelle les pays riches entameront «une révolution écologique, la révolution de leurs modes de production et de consommation». Il a tancé les Etats les plus développés, dont les besoins nécessiteraient «deux planètes supplémentaires». Il a égratigné les Etats-Unis, dont le refus de signer le protocole de Kyoto les placent face à de «lourdes responsabilités.» Il a dénoncé «le scandale» et «l'aberration» de la persistance de la «pauvreté de masse». Il a implicitement appelé à un impôt mondial, prélevé «sur les richesses engendrées par la mondialisation». Il a enfin prévenu : «Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas. Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celu