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Libération
Interview

«Les Etats-Unis imposent leurs vues»

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publié le 3 septembre 2002 à 0h50

Johannesburg, envoyé spécial.

Professeur d'économie à l'université Columbia de New York, Jeffrey Sachs est depuis plusieurs mois conseiller spécial de Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies. Jeffrey Sachs, qui fut aussi conseiller économique de Bill Clinton, dénonce le manque de volonté des pays riches pour résoudre sérieusement les problèmes de pauvreté dans le monde.

Quelle leçon tirez-vous de ce sommet ?

Une fois de plus, la plupart des pays riches ont fait une démonstration de grande hypocrisie. Comment peuvent-ils prétendre s'attaquer aux causes de la pauvreté, qui touche plus de 2 milliards de personnes dans le monde, dire qu'ils appliquent les principes du développement durable, alors qu'ils ne s'en donnent pas les moyens ? Pendant que les pays du Nord tergiversent sur des solutions a minima, des dizaines de milliers de personnes meurent dans le monde.

N'est-ce pas un parallèle un peu facile ?

Ce sommet est un paradoxe, car des solutions existent déjà. Le monde s'est en effet déjà mis d'accord sur les moyens à employer pour atteindre des objectifs en matière de lutte contre la faim ou la dégradation de l'environnement. Maintenant, nous devons passer à l'action. Pour cela, il faut tout simplement que les pays riches déboursent plus d'argent en faveur des pays pauvres. Si l'on décidait, par exemple, de prélever 1 cent sur 10 dollars de revenus des pays riches, cela pourrait contribuer à créer un fonds annuel de 25 milliards de dollars. Ainsi, nous augmenterions de