Au pays du chocolat, Nestlé a toujours envie de s'empiffrer. Pour son quatre heures américain, la très secrète multinationale de Vevey (Suisse) serait donc disposée à gober tout chaud l'incontestable numéro un du marché d'outre-Atlantique, le groupe familial Hershey's. De Wall Street à Paris, les analystes financiers ne parlent que de ça en surveillant le cours de Bourse du groupe, né et toujours installé en Pennsylvanie dans le patelin qui porte son nom : «Personne n'imagine que Nestlé, premier transformateur de chocolat au monde, va laisser passer cette affaire. Elle est stratégique pour lui qui ne contrôle que 12 % du marché américain alors que Hershey's en détient 42 % et y réalise 94 % de ses ventes.» Las! chez Nestlé, dans la grande tradition maison, les responsables jurent qu'ils n'ont fait aucune offre officielle : «Nous n'avons pas à dire si nous sommes sur les rangs ou pas», tranche poliment mais fermement l'heureux propriétaire des Smarties, du Crunch et autre Nuts.
Record. Pas de commentaire non plus sur le montant du deal qu'aurait proposé Nestlé au conseil d'administration de la Milton Hershey School Trust, qui a mis en vente depuis quelques semaines les 77 % du capital qu'elle contrôle : 12 milliards de dollars à débourser (autant d'euros), quatre fois le chiffre d'affaires annuel du confiseur américain. Ce qui serait la plus grosse somme jamais payée par le géant suisse pour faire ses emplettes, plus grosse que les 10,3 milliards de dollars mis sur la table l