Anne Lauvergeon a été la sherpa de François Mitterrand au début des années 90 ; elle préparait les sommets internationaux du président de la République. Autant dire que la pédégère d'Areva, le géant français du nucléaire, est plutôt cataloguée à gauche. Est-ce un obstacle pour continuer à diriger un groupe contrôlé par l'Etat, alors que la droite a pris le pouvoir ? Comme pour beaucoup d'autres patrons d'entreprises publiques nommés par la gauche ou ayant exercé sous le gouvernement socialiste, la chasse semble ouverte. Ainsi, malgré un démenti du gouvernement, le départ de Martin Vial, patron de la Poste, semble acquis (Libération d'hier). Le compagnon de l'ex-secrétaire d'Etat au Budget du gouvernement Jospin, Florence Parly, se voit reprocher des pertes en 2001. Michel Bon pourrait connaître un avenir équivalent (lire ci-dessous) : le sort du PDG de France Télécom semble suspendu au règlement du dossier MobilCom, filiale allemande de l'opérateur, en grandes difficultés financières.
«Très coûteux». Selon les Echos d'hier, l'avenir d'Anne Lauvergeon est donc lui aussi en suspens. Le quotidien économique révèle que la Cour des comptes a adressé plusieurs reproches à la direction d'Areva et que Bercy a placé la patronne du groupe nucléaire «sous surveillance». En cause, le salaire d'Anne Lauvergeon, de 427 000 euros (305 000 fixes et 122 000 variables). La Cour des comptes estime, dans un rapport encore confidentiel, qu'il représente «17 % de plus que le mieux payé des préside