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Libération

Les drôles de shérifs d'Air France

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Ces «gros bras» antiterroristes accompagnent les vols.
publié le 4 septembre 2002 à 0h51

Pompeusement appelés «Sky Marshals» aux Etats-Unis, plus sobrement «suraf» (pour Sûreté Air France) au sein de la compagnie aérienne française, ils sont les nouveaux héros des cieux de l'après-11 septembre. Ils prennent place dans les avions, anonymement, en costard noir et en business class. Leur mission est «strictement confidentielle». Ils sont «spécialement entraînés», si l'on en croit les communiqués d'Air France, et censés parer à bord à toute menace terroriste. Las : les coulisses des justiciers du ciel à la française sont moins pimpantes que sur le papier. Les «suraf» sont des gros bras payés partiellement au noir, et par une société de sécurité privée sous-traitante à la réputation sulfureuse.

Bricolage. Utilisés depuis le 14 septembre dernier par Air France sur les vols vers les Etats-Unis, le Canada, le Proche-Orient et quelques destinations sud-américaines, les surafs, qui ne sont pas soumis aux plafonds horaires des personnels navigants, triment parfois plus de 200 heures par mois (payés 15 euros de l'heure). Sur les quelques fiches de paie que nous avons vues, seulement quinze heures travaillées sont déclarées, le reste étant payé par virement en provenance de banques britanniques. Jacques Gaussens, PDG de Pretory, la société qu'emploie Air France, se justifie ainsi : «L'activité se déroule la majeure partie du temps à l'étranger, c'est donc légal.» Oublie-t-il que l'avion est considéré comme sol national ? «C'est une question d'interprétation des textes.»

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