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Libération

Dix ans après, des scientifiques moins sceptiques

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En 1992, des chercheurs avaient signé un appel contre l'écologie politique.
publié le 5 septembre 2002 à 0h52

Quelle est la position des scientifiques sur les enjeux du Sommet de Johannesburg ? Dix ans après Rio, sont-ils toujours aussi méfiants quand il s'agit d'évaluer les menaces qui pèsent sur l'avenir de la planète ? En 1992, à la veille du Sommet de la Terre de Rio, des chercheurs très connus, dont de nombreux prix Nobel, avaient lancé un appel qui fit scandale : l'appel de Heidelberg. Ils y dénonçaient «l'émergence d'une idéologie irrationnelle qui s'oppose au progrès scientifique et industriel et nuit au développement économique et social». De nombreux scientifiques n'acceptaient pas la montée de l'écologie politique qui se passait d'eux et maniait parfois légèrement chiffres et prédictions. L'appel fut signé par 200 scientifiques et intellectuels dont 60 prix Nobel (citons Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique, Pierre Bourdieu, Elie Wiesel, Maurice Tubiana, Haroun Tazieff...).

Ce texte demandait aux politiques d'en référer aux scientifiques avant d'agir. Il fut très mal perçu par une partie de la communauté scientifique qui accusa les signataires de scientisme. Plus fort encore : on découvrit que cet appel d'Heidelberg avait été orchestré par un certain docteur Salomon qui travaillait pour des laboratoires pharmaceutiques ! Les chercheurs ont reconnu la manipulation mais n'ont pas renié le texte.

A l'occasion du Sommet de Johannesburg, nous avons demandé à quatre des signataires de l'appel de Heidelberg s'ils adhéraient aujourd'hui encore à ce texte, et comment ils