Johannesburg de notre correspondante
Entourés de photographes d'un côté et d'un cordon de policiers de l'autre, quatre militants d'ONG manifestent, à leur manière. Trois d'entre eux, habillés en noir, gisent à terre, des autocollants sur le visage et la bouche où il est inscrit : «Plus de sommet de la honte». Encensoir à la main, une femme enterre le sommet et, avec lui, la société civile. Au même moment, de l'autre côté de la place de Sandton Square, où se tient la conférence, la police disperse 200 contestataires, eux aussi drapés de noir. Poussés et bousculés, les militants d'une trentaine d'ONG convergent vers une rue déserte. Là, Vandana Shiva, l'égérie indienne du mouvement antimondialisation, dénonce «la prise en otage du sommet par les multinationales». Elle dit aussi : «Elles dépossèdent les Etats de leurs droits sur l'environnement.» Pour mieux le faire comprendre, plusieurs membres de la société civile ont claqué la porte, hier matin, en sortant du centre de conventions. «Le texte final fait la promotion du nucléaire, des énergies fossiles et du libre-échange», dénonce le Salvadorien Ricardo Navarro, le président des Amis de la Terre.
Amertume. Lui et d'autres leaders l'ont fait savoir dans l'enceinte du bâtiment, en perturbant le discours de Colin Powell, le secrétaire d'Etat américain. Et en brandissant une pancarte : «Les gouvernements nous ont trahis.» Et Washington au premier rang. «Les Etats-Unis et Exxon-Mobil se sont ligués contre toute avancée sur les énerg