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Libération

Les petites enseignes restent zen

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Bastions de la world music, elles ont toujours résisté aux majors.
publié le 7 septembre 2002 à 0h54

Barbès connaît déjà la musique. «Qu'ils soient les bienvenus», clame Rachid, vendeur dans un des innombrables magasins de cassettes du coin. Jean-Noël Reinhardt, le patron du Virgin Megastore, ne pouvait espérer meilleur accueil. Car le quartier a longtemps été un mystère pour l'industrie musicale, qui n'a jamais saisi le particularisme de cette économie communautaire de la musique arabe, propre à Paris. Une économie où une seule personne peut être tout à la fois éditeur, producteur, distributeur et vendeur dans son propre magasin. Jusque dans les années 80, la plupart des producteurs de cette musique venaient de milieux modestes.

Légende. A Barbès, l'enseigne d'Hachette est donc bien accueillie: «Virgin est un commerçant comme nous, il peut attirer une nouvelle clientèle intéressante pour les autres magasins de musique», explique Serge Picy, seul Français encore à tenir avec ses deux frères le magasin Sauviat, boulevard de la Chapelle. Seul Français aussi à vendre de la musique arabe et antillaise dans le quartier. Et les frères Picy, à Barbès, c'est une légende. Comme tous les professionnels du coin, les Picy n'ont jamais voulu répondre aux critiques de l'élite parisienne de la culture, qui a toujours traité la production musicale de Barbès de «bastion de la piraterie où les artistes n'ont pas de contrat».

Pourtant à la naissance du commerce de la musique arabe à Barbès en 1946, on trouve une vraie mélomane. Léa Sauviat ­ belle-mère de Serge Picy ­ était éditrice de «petits