Londres de notre correspondant
Le géant de l'industrie nucléaire britannique, British Energy, vient d'échapper de peu à la faillite. En urgence, le gouvernement de Tony Blair lui a accordé hier une garantie bancaire à court terme de 650,8 millions d'euros. De quoi assurer sa survie jusqu'à fin septembre. Dans l'intervalle, l'entreprise qui, avec ses huit centrales, fournit 20 % de l'électricité du pays, devra négocier avec les pouvoirs publics un véritable plan de sauvetage.
Ses dirigeants ont pris tout le monde par surprise jeudi en menaçant de mettre la clé sous la porte s'ils n'obtenaient pas de l'Etat un «soutien financier immédiat». Le 14 août, ils avaient pourtant proclamé à l'ensemble de la City qu'en dépit de leurs dettes à long terme estimées à 22,24 milliards d'euros, ils étaient en mesure de tenir l'ensemble de leurs engagements. Après avoir été suspendu vendredi, le titre a perdu hier les deux tiers de sa valeur et était coté en milieu de journée à 27,25 pence contre 700 pence il y a trois ans.
Privatisée en 1996, par le gouvernement de John Major, British Energy a subi de plein fouet la baisse des prix qui a suivi l'ouverture à la concurrence du marché de l'électricité. En quatre ans, les tarifs ont chuté de 40 %. La baisse s'est accélérée avec l'introduction en mars 2001 des nouvelles règles de négoce de l'électricité (New Electricity Trading Arrangements) destinées à permettre un ajustement plus rapide de l'offre et de la demande. Aujourd'hui, British Energy ne p