Le cheveu plus court et le verbe ferme, Bernard Thibault a inauguré hier une rentrée syndicale comme la CGT n'en avait pas vu depuis longtemps. Au Zénith de Paris, devant plusieurs milliers de militants de la région parisienne, le secrétaire général a posé son organisation comme le pôle de rassemblement des mécontents du gouvernement Raffarin et des opposants au Medef. Sur un ton très vif, Bernard Thibault a appelé à la mobilisation, au cours d'un discours fleuve digne d'un dirigeant de parti. Tout y est passé, de la poussée de l'extrême droite à l'élection de Chirac, en passant par l'affaire Enron et le 11 septembre, avec comme fil conducteur la «résistance» : «Ne laissons ni aux bonimenteurs, ni aux malfaisants, pour ne pas dire aux malfaiteurs, le soin de faire la pluie et le beau temps.» Et la CGT le croit : «L'heure de la confrontation est venue.»
Riposte. En premier lieu sur les 35 heures. La CGT va contacter les autres confédérations pour tenter de coordonner une riposte : «Les cinq organisations ont toutes plus ou moins exprimé leur rejet des mesures gouvernementales. Pourquoi ne pas le faire ensemble ?», confie Thibault. Par exemple, lors de l'examen de la loi Fillon par le Parlement, début octobre. L'occasion semble favorable. Car le simulacre de consultation auquel s'est livré le gouvernement sur les 35 heures vendredi est resté en travers de la gorge des cinq confédérations. «Quel peut être le sentiment des syndicalistes qui se posent en tenants du dialogue ?» que